Safran (Crocus sativa) : Une herbe ancienne pour la santé au quotidien | New Roots Herbal | Produits de Santé Naturels
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Safran (Crocus sativa) : Une herbe ancienne pour la santé au quotidien

Le safran (Crocus sativus), comme beaucoup d’entre vous, lecteurs de Fleurir, le savez peut-être déjà, est l’une des épices les plus chères au monde, grâce à sa couleur, sa saveur, et son large éventail de propriétés médicinales

Ces composants actifs ont montré plusieurs effets pharmacologiques utiles tels que des effets anticonvulsivants, antidépresseurs, antiinflammatoires, antitumoraux, et antiradicaux, ainsi que des effets améliorant l’apprentissage et la mémoire.

Le safran appartient à la famille des iridacées et est une plante herbacée vivace largement cultivée en Iran ainsi qu’en Inde et en Grèce [i]. Le safran est dérivé du stigmate rouge séché avec une petite partie de l’étamine jaunâtre attachée à la fleur de Crocus sativus. En Chine, on l’appelle fan-hong-hua et on l’utilise comme médicament depuis plus de 3 000 ans [ii].

Le safran contient plus de 150 composés, dont quatre sont responsables des effets observés de cette plante sur la santé : la crocine, la crocétine (produite par hydrolyse de la crocine), la picrocrocine, et le safranal. Ces composés actifs exercent plusieurs effets pharmacologiques utiles tels qu’anticonvulsivant, antidépresseur, antiinflammatoire, antitumoral, et antiradicaux, ainsi que des effets améliorant l’apprentissage et la mémoire [iii], [iv]. Explorons quelques-unes des nombreuses façons dont le safran est utilisé en naturopathie aujourd’hui.

Safran et ménopause

Une étude contrôlée randomisée en groupes parallèles, en double aveugle, d’une durée de 12 semaines a été mené au cours duquel 86 femmes en périménopause souffrant de problèmes liés à la ménopause ont reçu soit un placebo, soit 14 mg d’extrait de safran. L’échelle PANAS (qui mesure les émotions positives autant que négatives) ainsi que l’échelle de Greene ont été utilisées pour mesurer le changement chez les sujettes de l’étude.

À la fin de l’étude de 12 semaines, les chercheurs ont observé une réduction de 33 % de l’anxiété ainsi qu’une réduction de 32 % des scores de dépression depuis le début. Il y a également eu une réduction significativement plus importante des émotions négatives (colère, mépris, peur) sur l’échelle PANAS dans le groupe ayant reçu le safran par rapport au groupe ayant reçu le placébo [v].

À la fin de l’étude, les participantes ayant reçu l’extrait de safran ont constaté une réduction significative du nombre de bouffées de chaleur.

Dans une autre étude, 60 femmes ménopausés souffrant de bouffées de chaleur ont été randomisées pour recevoir quotidiennement soit 30 mg de safran, soit un placébo pendant la période d’essai de six semaines. À la fin de l’étude, les participantes ayant reçu l’extrait de safran ont eu une réduction significative du nombre de bouffées de chaleur ainsi qu’une réduction supplémentaire des symptômes dépressifs par rapport au groupe ayant reçu le placébo [vi].

Safran et régulation du sommeil

Dans une étude menée sur une période de 28 jours, les effets du safran sur la qualité du sommeil ainsi que sur les niveaux de mélatonine et de cortisol ont été explorés. Dans cette étude contrôlée randomisée en double aveugle, en groupes parallèles, 120 adultes souffrant d’un sommeil insatisfaisant ont reçu soit un placébo, soit 14 mg ou 28 mg d’un extrait de safran standardisé une heure avant le coucher.

Plus particulièrement, par rapport au placébo, la supplémentation en safran a été associée à une augmentation des concentrations de mélatonine le soir.

Par rapport au groupe ayant reçu le placébo, la supplémentation en safran a été associée à une plus grande amélioration de la qualité du sommeil. Cette amélioration du sommeil a été observée aux doses de 14 mg et 28 mg de safran. L’amélioration du sommeil était similaire pour les deux doses de safran administrées. Plus particulièrement, par rapport au placébo, la supplémentation en safran a été associée à une augmentation des concentrations de mélatonine le soir [vii].

Safran et régulation de l’humeur

Dans une étude randomisée en double aveugle, les patients ont été répartis au hasard pour recevoir une capsule de 15 mg de pétale de safran deux fois par jour ou de la fluoxétine (Prozac®), un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine utilisé dans le traitement de la dépression ainsi que des troubles anxieux (10 mg deux fois par jour) pour une étude d’une durée de huit semaines. À la fin de l’expérimentation, les pétales de safran se sont révélés aussi efficaces que la fluoxétine pour réduire les symptômes de dépression légère à modérée [viii].

Sur la base de l’autoévaluation des jeunes, l’extrait de safran a été associé à une plus grande amélioration des symptômes globaux d’intériorisation, de l’anxiété de séparation, de la phobie sociale, et de la dépression.

Dans une autre étude randomisée, en double aveugle, contrôlée par placébo, des jeunes âgés de 12 à 16 ans présentant des symptômes d’anxiété ou de dépression légers à modérés ont reçu des comprimés contenant un placébo ou un extrait exclusif de safran (14 mg deux fois par jour). Quatre-vingts (80) participants ont été inscrits, et 68 ont terminé l’étude. Sur la base de l’autoévaluation des jeunes, l’extrait de safran a été associé à une plus grande amélioration des symptômes globaux d’intériorisation, de l’anxiété de séparation, de la phobie sociale, et de la dépression. Les scores totaux d’intériorisation ont diminué en moyenne de 33 %, contre 17 % dans le groupe ayant reçu le placébo [ix].

Le safran est largement utilisé depuis 3 000 ans comme plante médicinale pour favoriser la santé humaine, notamment en Asie et en Europe. Comme nous l’avons vu, il a été démontré que le safran améliore l’humeur ; réduit les symptômes de la dépression ; réduit les bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées ; et améliore la qualité du sommeil, probablement en augmentant la production de la mélatonine. Bien que les preuves démontrant que le safran améliore l’humeur, le sommeil, et la santé hormonale soient extrêmement positives, il est comme toujours de la plus haute importance de déterminer avec votre praticien de soins de santé si le safran est à la fois sûr et approprié pour répondre à vos besoins en matière de santé mentale. Il est sage de respecter la dose recommandée, car cette plante, lorsqu’elle est utilisée à des doses plus élevées (généralement supérieures à 200 mg/j), est également associée à une réduction de la pression artérielle, de l’hémoglobine, et du nombre de plaquettes, ainsi qu’à des saignements anormaux, des nausées, et de la sédation [x], [xi], [xii].

Colleen Hartwick, ND

Colleen Hartwick est docteure en naturopathie enregistrée pratiquant au nord de l’île de Vancouver, et elle porte un intérêt spécifique aux traumatismes et à leurs rôles dans les maladies.

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[i]         Siddiqui, M.J., M.S.M. Saleh, S.N.B.B. Basharuddin, S.H.B. Zamri, M.H.B. Mohd Najib, M.Z.B. Che Ibrahim, N.A. Binti Mohd Noor, H.N. Binti Mazha, N. Mohd Hassan, and A. Khatib. “Saffron (Crocus sativus L.): As an antidepressant.” Journal of Pharmacy and Bioallied Sciences, Vol. 10, Nº 4 (2018): 173–180.

[ii]        Dwyer, A.V., D.L. Whitten, and J.A. Hawrelak. “Herbal medicines, other than St. John’s wort, in the treatment of depression: A systematic review.” Alternative Medicine Review, Vol. 16, Nº 1 (2011): 40–49.

[iii]        Schmidt, M., G. Betti, and A. Hensel. “Saffron in phytotherapy: Pharmacology and clinical uses.” Wiener Medizinische Wochenschrift, Vol. 157 (2007): 315–319.

[iv]        Moshiri, M., M. Vahabzadeh, and H. Hosseinzadeh. “Clinical applications of saffron (Crocus sativus) and its constituents: A review.” Drug Research, Vol. 64 (2014): 1–9.

[v]         Lopresti, A.L., and S.J. Smith. “The effects of a saffron extract (affron®) on menopausal symptoms in women during perimenopause: A randomised, double-blind, placebo-controlled study.” Journal of Menopausal Medicine, Vol. 27, Nº 2 (2021): 66–78.

[vi]        Kashani, L., S. Esalatmanesh, F. Eftekhari, S. Salimi, T. Foroughifar, F. Etesam, H. Safiaghdam, E. Moazen‑Zadeh, and S. Akhondzadeh. “Efficacy of Crocus sativus (saffron) in treatment of major depressive disorder associated with post-menopausal hot flashes: A double-blind, randomized, placebo-controlled trial.” Archives of Gynecology and Obstetrics, Vol. 297, Nº 3 (2018): 717–724.

[vii]       Lopresti, A.L., S.J. Smith, and P.D. Drummond. “An investigation into an evening intake of a saffron extract (affron®) on sleep quality, cortisol, and melatonin concentrations in adults with poor sleep: A randomised, double-blind, placebo-controlled, multi-dose study.” Sleep Medicine, Vol. 86 (2021): 7–18.

[viii]       Akhondzadeh Basti, A., E. Moshiri, A.A. Noorbala, A.H. Jamshidi, S.H. Abbasi, S. Akhondzadeh. “Comparison of petal of Crocus sativus L. and fluoxetine in the treatment of depressed outpatients: A pilot double-blind randomized trial.” Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry, Vol. 31, Nº 2 (2007): 439–442.

[ix]        Lopresti, A.L., P.D. Drummond, A.M. Inarejos‑García, and M. Prodanov. “affron®, a standardised extract from saffron (Crocus sativus L.) for the treatment of youth anxiety and depressive symptoms: A randomised, double-blind, placebo-controlled study.” Journal of Affective Disorders, Vol. 232 (2018): 349–357.

[x]         Ramadan, A., G. Soliman, S.S. Mahmoud, S.M. Nofal, and R.F. Abdel‑Rahman. “Evaluation of the safety and antioxidant activities of Crocus sativus and Propolis ethanolic extracts.” Journal of Saudi Chemical Society, Vol. 16, Nº 1 (2012): 13–21.

[xi]        Mohamadpour, A.H., Z. Ayati, M.R. Parizadeh, O. Rajbai, and H. Hosseinzadeh. “Safety evaluation of crocin (a constituent of saffron) tablets in healthy volunteers.” Iranian Journal of Basic Medical Sciences, Vol. 16, Nº 1 (2013): 16–46.

[xii]       Modaghegh, M.H., M. Shahabian, H.A. Esmaelli, O. Rajbai, and H. Hosseinzadeh. “Safety evaluation of saffron (Crocus sativus) tablets in healthy volunteers.” Phytomedicine, Vol. 15, Nº 12 (2008): 1032–1037.