L’hyperplasie bénigne de la prostate
L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), communément appelée « hypertrophie de la prostate, » est une croissance non cancéreuse de la glande de la prostate qui affecte une grande proportion d’hommes âgés de plus de 50 ans. Par ailleurs, à 80 ans, la grande majorité des hommes seront affectés par cette condition, qui comprend des symptômes d’urgence urinaire, en plus d’une fréquence et d’un débit urinaire réduit [1, 2]. Cet article examine quelques-unes des données sur les agents naturels et les facteurs alimentaires pouvant affecter la gestion de l’HBP.
Le développement de l’HBP serait dû à l’exposition prolongée au cours d’une vie au métabolite de la testostérone, la dihydrotestostérone (DHT), et éventuellement l’estrogène [1]. Chez les hommes, l’estrogène est produit par l’enzyme aromatase, qui est présent dans les cellules adipeuses [1]. Par conséquent, l’obésité est associée à un risque plus élevé de HBP. D’un autre côté, les cellules de la prostate convertissent la testostérone en son métabolite plus puissant, la DHT. Le médicament le plus couramment utilisé pour traiter l’HBP est le finastéride, qui inhibe la conversion de testostérone en DHT ; cependant, des effets secondaires désagréables tels que la dysfonction érectile peuvent affecter jusqu’à 9 % des hommes ayant recours à ce médicament [3]. Les recherches plus récentes suggèrent que des effets secondaires plus graves peuvent aussi être associés au finasteride, y compris un risque plus élevé de développer des formes plus agressives de cancer de la prostate ainsi que de la dépression [4]. Les chercheurs soulignent l’importance d’informer correctement les patients de ces risques lorsque ce médicament leur est prescrit [4].
Plusieurs agents naturels se sont révélés être très efficaces pour réduire les symptômes de l’HPB. Le chou palmiste (Serenoa repens) a très bien été étudié pour ses effets sur l’HBP [5]. Une revue systématique incluant 18 essais aléatoires a conclu que « le Serenoa repens améliore les symptômes urologiques et les mesures de débit. En comparaison au finastéride, le Serenoa repens entraine une amélioration similaire des symptômes des voies urinaires et du débit urinaire et a été associé à moins d’effets indésirables en tant que traitement » [5], une déclaration éloquente faite par le Journal de l’American Medical Association. Les bêtas-sitostérol sont un autre agent dérivé de la plante qui a été démontré pour améliorer l’HBP, probablement par des effets modulateurs sur les hormones et sur l’inflammation [6]. Dans une autre étude, l’ortie (Urtica dioica) a été démontrée pour améliorer les symptômes du tractus urinaire inférieur chez 81 % des patients, contre seulement 16 % dans le groupe placébo [7]. Elle a également entrainé une légère diminution de la taille de la prostate.
Les facteurs alimentaires ont également été associés à l’HBP. La consommation d’extrait de graines de lin a été démontrée pour réduire les symptômes associés à l’HBP [8]. Les graines de lin contiennent un ingrédient type appelé lignanes, qui sont connues pour moduler l’effet des hormones telles que l’estrogène et, possiblement, la testostérone. Un moyen facile de l’intégrer à votre régime alimentaire est de tout simplement consommer 2 cuillères à soupe combles de graines de lin moulues par jour. Le lycopène, un antioxydant trouvé en grandes concentrations dans la peau de tomate, a également été démontré pour diminuer la progression de l’HBP, ce qui signifie qu’il arrête l’augmentation du volume de la prostate au fil du temps, tel que mesuré à l’échographie [9]. Le lycopène a également diminué les niveaux de PSA, un marqueur sanguin associé à l’HBP et au cancer de la prostate [9]. Le lycopène alimentaire est mieux absorbé lorsque les tomates sont cuites ; une étude a révélé que la consommation de 50 ml de pâte de tomate (et non la sauce) par jour a donné lieu à des niveaux de PSA inférieurs après dix semaines [10]. En outre, la consommation de légumes, une consommation modérée d’alcool, pratiquer régulièrement de l’exercice physique, et maintenir un poids santé ont été démontré pour réduire le risque de HBP, tandis que l’obésité et une consommation élevée de viande ont été associées à un risque accru [11].
Références
- Patel, N.D., J.K. Parsons. “Epidemiology and etiology of benign prostatic hyperplasia and bladder outlet obstruction.” Indian Journal of Urology Vol. 30, No. 2 (2014): 170–176.
- Chang, R.T., R. Kirby, B.J. Challacombe. “Is there a link between BPH and prostate cancer?” Practitioner Vol. 256, No. 1750 (2012): 13–16, 2.
- Gur, S., P.J. Kadowitz, W.J Hellstrom. “Effects of 5-alpha reductase inhibitors on erectile function, sexual desire and ejaculation.” Expert Opinion on Drug Safety Vol. 12, No. 1 (2013): 81–90.
- Traish, A.M., A. Mulgaonkar, N. Giordano. “The dark side of 5α-reductase inhibitors’ therapy: sexual dysfunction, high Gleason grade prostate cancer and depression.” Korean Journal of Urology Vol. 55, No. 6 (2014): 367–379.
- Wilt, T.J., et al. “Saw palmetto extracts for treatment of benign prostatic hyperplasia: a systematic review.” JAMA Vol. 280, No. 18 (1998): 1604–1609.
- Wilt, T., et al. “Beta-sitosterols for benign prostatic hyperplasia.” Cochrane Database Systematic Reviews Vol. 2 (2000): CD001043.
- Safarinejad, M.R. “Urtica dioica for treatment of benign prostatic hyperplasia: a prospective, randomized, double-blind, placebo-controlled, crossover study.” Journal of Herbal Pharmacotherapy Vol. 5, No. 4 (2005): 1–11.
- Zhang, W., et al. “Effects of dietary flaxseed lignan extract on symptoms of benign prostatic hyperplasia.” Journal of Medicinal Food Vol. 11, No. 2 (2008): 207–214.
- Schwarz, S., et al. “Lycopene inhibits disease progression in patients with benign prostate hyperplasia.” Journal of Nutrition Vol. 138, No. 1 (2008): 49–53.
- Edinger, M.S., W.J. Koff. “Effect of the consumption of tomato paste on plasma prostate-specific antigen levels in patients with benign prostate hyperplasia.” Brazilian Journal of Medicinal and Biology Research Vol. 39, No. 8 (2006): 1115–1119.
- Raheem, O.A., J.K. Parsons. “Associations of obesity, physical activity and diet with benign prostatic hyperplasia and lower urinary tract symptoms.” Current Opinion in Urology Vol. 24, No. 1 (2014): 10–14.