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Parasitoses : Bref état des lieux et solutions naturelles

« Qui mange à table d’hôte, invité gourmand, parfois beau causeur, est dit parasite. La bête petite qui vit de son hôte, par lui, avec lui et en lui, qui change son état courant et le met en risque de mort, est dite, encore, parasite. […] Le parasite prend et ne donne rien. […] L’hôte donne et ne reçoit rien. »
— Michel Serre

Ayant grandi à la campagne, j’ai souvenir de ces petits cachets blancs que nous recevions enfants une ou deux fois par an, en même temps que le chien, pour « tuer les p’tits vers » qu’ils disaient ! Avant ma génération, les enfants que l’on déparasitait régulièrement s’amusaient de faire pipi tout bleu suite à la prise de violet de gentiane qui, avec la mousse de Corse ou coralline, faisait partie des armoires à pharmacie d’antan. Ces saines habitudes ont disparu, et ce n’est pas pour le mieux. En effet, la conscience de l’omniprésence des parasites au sein de la population semble aujourd’hui peu présente, et donc la prise en charge des parasitoses n’est sans doute pas à la hauteur des besoins réels.

Une incidence sans frontières, et oubliée

Les parasites ne sont absolument pas l’apanage des pays tropicaux ou en développement. La mondialisation des transports, les migrations, la hausse du nombre de personnes immunodéprimées, la résistance aux médicaments, etc. ont accentué les cas d’infections, même dans les pays occidentaux, qui voient l’incidence des parasitoses exploser. Par exemple, les infections à protozoaires aquatiques entre 2004 et 2010 ont cru de 50 % en Australie, 30 % en Amérique du Nord, et 15 % en Europe. La présence de ces bestioles (il existe plus de 3 000 parasites connus) est donc bel et bien une réalité, même dans nos contrées septentrionales.

La suite de cet article s’attardera aux seuls parasites internes, et nous laisserons de côté le cas des bactéries, virus, et champignons, mais aussi les ectoparasites (poux, puces, punaises, acariens [gale, etc.], tiques, etc.).

Qu’est-ce qu’un parasite ?

Un parasite est un être vivant qui puise les substances qui lui sont nécessaires dans ou sur l’organisme d’un autre, appelé hôte. Il peut pénétrer dans l’organisme ou vivre à sa surface. Le but ultime d’un parasite est simple, voire légitime : se perpétuer, finalement un peu comme nos propres gènes, dirait Murakami…

Les parasites se classent en deux grandes familles :

  1. Les protozoaires unicellulaires pouvant se répliquer dans l’hôte ; ils sont capables de migrer dans nos organes et tissus, par exemple dans le foie (abcès amibien, kyste hydatique, etc.), les articulations, les muscles (trichinellose), la lymphe (filarioses), la peau (ankylostomes), le cerveau (anguillulose), les poumons (paragonimose), etc. Ils peuvent y séjourner des années et causer des symptômes aussi divers qu’un trouble nerveux, une dermatose, ou de l’arthrite.
  2. Les métazoaires de plus grande taille (helminthes, vers, etc.) qui, pour la plupart, ne se répliquent pas dans l’hôte. Ils résident essentiellement dans le tractus gastro-intestinal, car c’est la voie royale de contamination, notamment des larves ou des embryons des oxyures, du ténia, des ascaris, etc., la plupart du temps par manque d’hygiène ou par contact avec des eaux ou des aliments souillés.

En quoi consiste le diagnostic médical pour une parasitose ?

Votre médecin fera une anamnèse complète ; étudiera les signes cliniques ainsi que les perturbations biologiques et hématologiques ; prescrira selon le cas des analyses de selles, d’urines, de sang ou même de secrétions vaginales, etc. ; et enfin demandera si besoin est un diagnostic immunologique par la détection d’anticorps. Précisons que les coprocultures ne sont pas toujours révélatrices de la présence de parasites, car les périodes de ponte des œufs (recherchés à l’analyse) peuvent ne pas coïncider avec les tests (qui doivent donc souvent être répétés trois fois pour couvrir le cycle de vie du parasite).

Des tableaux cliniques très variés

Les troubles gastro-intestinaux (diarrhées, douleurs abdominales, ballonnements, flatulences, constipation, etc.), dermatologiques (prurit, exéma, éruptions, etc.) et respiratoires (toux, asthme, etc.) sont les symptômes les plus communs des parasitoses. Toutefois, du fait de l’affinité des parasites pour divers organes ou systèmes spécifiques, une très large panoplie de symptômes peuvent se manifester, ce qui rend parfois bien délicat le diagnostic médical. Par exemple, le SCI, l’anémie, l’auto-immunité, les allergies, le syndrome métabolique, ou encore l’asthme peuvent être les signes cliniques de parasitoses.

Notons aussi pêle-mêle l’hypochlorhydrie, les MICI et l’inflammation en général, diverses algies par exemple aux épaules ou dans les cuisses, la perte de poids, les carences en certains micronutriments ou à l’inverse l’excès d’appétit, les tics nerveux et les réflexes ralentis, l’irritabilité, les maux de tête, le bruxisme et baver la nuit, les convulsions, la perte de libido, chez les enfants une toux sèche résistante et empirant la nuit, etc. ; tous ces symptômes peuvent éclairer la piste de la parasitose.

Parasitoses communes

Trois des infections les plus fréquentes sont l’oxyurose (due aux petits vers blancs), l’ascaridiose (due aux longs vers blancs), et la giardiase (due aux protozoaires). Ces fréquentes parasitoses sont dites bénignes dans la majorité des cas ; néanmoins, d’un point de vue naturopathique, il serait malvenu de négliger tant leur présence que leurs effets potentiels. Bien d’autres parasitoses existent, mais présentent des caractéristiques épidémiologiques plus restreintes, avec toutefois des pathogénicités et des toxicités plus sérieuses (échinococcose, trichinellose, anguillulose, etc.).

Environ 30 % des parasites vivent dans nos intestins et, pour peu qu’ils restent sous contrôle, disons que le corps s’accommode tant bien que mal de ces vers, cestodes, ankylostomes, ou autres protozoaires, tout en éliminant ce qu’il peut pour maintenir son homéostasie. Malheureusement, les ennuis surviennent parfois quand ses capacités de résistance immunitaire décrochent face à une infection trop agressive. Entre autres pathogénies, la fonction de barrière intestinale est compromise par les parasites qui contribuent à l’hyperperméabilité de la muqueuse, laissant ainsi le champ libre aux réactions immunitaires et à l’inflammation chronique. La question n’est donc pas de savoir si les parasites entravent notre santé, mais à quel point ?

Comment envisager une élimination intelligente de parasites ?

Si parasitose il y a, veillez à suivre les recommandations médicales d’abord, et considérez un soutien naturopathique ensuite, en complément ou en alternative. S’il y a urgence médicale qui nécessite un traitement allopathique, optimisez ce dernier avec des probiotiques, des électrolytes si les diarrhées sont fréquentes, et une formule de plantes hépatiques et drainantes (toujours avec l’aval de votre praticien de soins de santé).

Si la voie naturopathique est possible, respectez une phase préalable au déparasitage, laquelle aura pour but de drainer et de détoxifier les intestins, le foie, la lymphe, et la matrice extracellulaire. Il existe des formules complètes de détox phytothérapeutiques à cet effet. Ensuite, tout au long d’une cure antiparasitaire, il conviendra de boire plus d’eau, de soutenir le foie, et de prendre des fibres ainsi que des probiotiques pour s’assurer d’une bonne élimination.

Pour une cure antiparasitaire, l’aromathérapie est particulièrement indiquée, grâce aux propriétés parasitifuges et parasiticides des huiles essentielles (HE), similaires à celles des médicaments de synthèse, mais sans provoquer de résistance des parasites ni d’effets secondaires. Les HE de clou de girofle, de cannelle de Ceylan, de thym à linalol ou à thymol, de sarriette des montagnes, et de chénopode comptent parmi les plus puissantes. Toutefois, nombre d’autres HE, comme la camomille noble, l’arbre à thé australien ou encore l’épinette noire des forêts canadiennes, contiennent des molécules diligentes contre la plupart des parasites (ascaris, oxyures, Giardia lamblia, ankylostomes, anguillules).

Ensuite, la phytothérapie traditionnelle offre les principes amers (lactones sesquiterpéniques), principalement des astéracées, qui sont tous les bienvenus. Citons comme composés antiparasitaires l’artémisinine (de l’armoise) ou l’ambrosine (de l’ambroisie). Les extraits de plante sèche ou les teintures-mères d’absinthe (la « fée verte » des poètes d’antan), de gentiane, de noyer noir, de thuya, etc., de même que l’extrait de graine de pamplemousse apporteront aussi les effets escomptés. Gingembre, sauge, aloès, ou aussi berbérine comptent aussi parmi les plantes que vous trouverez dans des formules antiparasitaires synergiques.

Autres outils naturopathiques à considérer dans votre protocole : l’hydrothérapie du colon et les lavements peuvent vous aider à éliminer les résidus accrochés dans le colon, où se complaisent les parasites. En dernier lieu, usez par exemple de l-⁠glutamine et de vitamine D pour rebâtir votre muqueuse après les hostilités.

Se débarrasser de parasites peut prendre du temps en naturopathie, du fait de la préparation et de la répétition des protocoles nécessaires pour éliminer les différentes générations (larves et adultes) de parasites. Parfois comme pour les oxyures très contagieuses, toute la famille devra y passer, à la pleine lune (car les oxyures pondent à cette période), et vous devrez multiplier les lavages de toute la lingerie familiale ! Bref, qui dit parasite dit pain sur la planche…

De manière générale et en prévention, évitez le sucre, les aliments raffinés, le lait, l’alcool, et les nourritures contenant peu de fibres, car ce sont les junk foods préférées des parasites. Lavez vos fruits et légumes conventionnels et biologiques, et soyez prudents avec les viandes et poissons crus ou peu cuits. Lavez vos mains et sous les ongles très régulièrement. Avant, durant, et après un voyage, prenez des bonnes bactéries et des enzymes digestives pour mieux résister aux envahisseurs. Ajoutez à vos plats et sans modération des graines de courges (80 % d’efficacité contre le ténia grâce à sa cucurbitine !), des graines de lin, des épices, et des herbes aromatiques. Enfin, instaurez une cure de nettoyage intestinal puis une cure antiparasitaire une fois par an. On le fait bien pour nos dents : pourquoi pas pour nos intestins ?

Pour des conseils avisés sur la nutrition, l’hygiène de vie, et l’usage de remèdes naturels (en support ou pas de traitement allopathique) contre les parasites, lesquels demandent une certaine précaution, consultez un praticien de soins de santé agréé en naturopathie. Les conseils-santé de cet article ne sauraient en aucun cas se substituer à une prescription médicale.

 

Guillaume Landry, MSc, Naturopathe

Sa plume a pour dessein la sensibilisation aux merveilles
de dame nature, et à la médecine naturelle.