N’oubliez pas Bacopa monnieri : une herbe ancienne devenue un nootropique moderne

Les nootropiques, également appelés « remèdes intelligents », sont un groupe diversifié de substances dont l’action améliore les fonctions cérébrales, l’apprentissage, et la mémoire. Les nootropiques comprennent des macronutriments comme les acides gras omégas‑3, la caféine, la nicotine (bien que fumer ne soit toujours pas recommandé), ainsi que des herbes comme Bacopa monnieri, également appelée brahmi [i].

Bacopa monnieri (ci‑après appelée bacopa) est une plante vivace, largement utilisée en médecine ayurvédique traditionnelle comme tonique neural pour améliorer les capacités mentales et la mémoire. La science moderne a commencé à confirmer les usages traditionnels de cette herbe en découvrant ses mécanismes d’action sur le système nerveux. En conséquence, le bacopa a prouvé sa place dans la catégorie nootropique. Les effets du bacopa sur la santé s’étendent bien au-delà des limites de la cavité crânienne. Cet adaptogène est connu pour son effet sur l’anxiété et la dépression, tandis que des études in vitro et animales ont eu des résultats prometteurs sur la protection du foie contre l’intoxication aux médicaments, la réduction des ulcères gastriques, et des propriétés anticancer. Dans cet article, nous nous concentrerons sur l’exploration de ses effets sur la mémoire [ii], [iii], [iv].

Les constituants actifs censés contribuer à l’effet nootropique du Bacopa monnieri sont les saponines triterpénoïdes appelées bacosides (en particulier les bacosides A et B) et les saponines A, B, et C. Ces saponines exercent une activité antioxydante et neuroprotectrice qui aide à la réparation des lésions neuronales ; à favoriser la génération de nouvelles connexions nerveuses (synaptogenèse) ; et à influencer les neurotransmetteurs impliqués dans la concentration et la génération de la mémoire, à savoir l’acétylcholine, la sérotonine, et la dopamine [v], [vi], [vii], [viii]. De plus, les bacosides réduisent le stress oxydatif et augmentent l’activité dans les zones du cerveau responsables de la mémoire, notamment le cortex frontal, l’hippocampe, et le striatum [ix], [x].

Une étude en double aveugle contrôlée contre placebo a examiné les effets du bacopa sur la mémoire et la cognition. Elle incluait 46 volontaires sains âgés de 18 à 60 ans, qui ont été répartis au hasard dans un groupe de traitement ou un groupe placebo. Les sujets du groupe de traitement ont reçu 300 mg par jour d’extrait de bacopa pendant 12 semaines, et une série de tests cognitifs ont été administrés au départ, à la semaine 5, et à la semaine 12. À la fin de la période de test de 12 semaines, les résultats dans le groupe de traitement ont indiqué une amélioration significative de l’apprentissage verbal, de la consolidation de la mémoire, et de la vitesse de traitement précoce de l’information, par rapport au groupe placebo.[xi]

Dans une autre étude randomisée, en double aveugle, et contrôlée contre placebo, un total de 76 adultes âgés de 40 à 65 ans ont reçu 300 ou 450 mg de bacopa, et une batterie de tests de la fonction de mémoire a été menée avant l’essai, à trois mois, et six semaines après la fin de l’étude. De plus, les niveaux d’anxiété ont été mesurés. Les résultats des sujets du groupe de traitement ont montré un effet significatif du bacopa dans le cadre d’un test de rétention de nouvelles informations. Des tests de suivi ont indiqué que le taux d’apprentissage n’était pas affecté, ce qui suggère que le bacopa a aidé à la rétention d’informations nouvellement acquises avec des réductions observées de l’oubli.[xii]

Dans une autre étude randomisée, en double aveugle, et contrôlée contre placebo, 60 sujets âgés en bonne santé ont reçu soit un extrait standardisé de Bacopa monnieri (300 ou 600 mg) ou un placebo, une fois par jour pendant 12 semaines. L’activité de la dopamine, de la sérotonine, et de l’acétylcholine a été surveillée, et la mémoire de travail a été évaluée avant le traitement, toutes les quatre semaines tout au long de la période d’étude, et quatre semaines après la fin de l’intervention. Le groupe bacopa a montré une amélioration de la mémoire de travail coïncidant avec une diminution de l’enzyme responsable de la dégradation de l’acétylcholine plasmatique. L’acétylcholine a un effet direct sur l’amélioration de l’attention ainsi que sur le traitement et l’encodage de nouvelles informations pour créer de nouveaux souvenirs.[xiii]

Les nootropiques sont une catégorie de composés importants pour aider à la fonction cérébrale et à la mémoire. La science a indiqué que Bacopa monnieri est une herbe puissante dans cette catégorie, en raison de ses propriétés antioxydantes et anti‑inflammatoires ainsi que de sa capacité à moduler la dopamine et l’acétylcholine, qui ont un effet sur la mémoire de travail. Malgré les preuves de plus en plus nombreuses sur l’utilité du bacopa pour la cognition et la neuroprotection, n’oubliez pas qu’il est d’une importance primordiale que vous consultiez votre praticien de soins de santé avant d’ajouter cette herbe à votre routine de bien-être, pour vous assurer qu’elle est indiquée et appropriée pour vos besoins de santé uniques.

Colleen Hartwick, ND

Colleen Hartwick est docteure en naturopathie enregistrée pratiquant au nord de l’île de Vancouver, et elle porte un intérêt spécifique aux traumatismes et à leurs rôles dans les maladies.

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