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Cet été, comment vous protéger du soleil, de l’intérieur ?

 

L’été arrive et, avec lui, le vaste sujet de la protection solaire ! Pour la plupart d’entre nous, cela signifie s’enduire de crème solaire (et, admettons-le, oublier d’en remettre). Or, on omet souvent l’étape de protection préalable à celle du bronzage, tout aussi importante. Nous allons donc parler des moyens naturels (autant que possible) d’assurer cette protection intégrale de notre peau.

Il faut tout d’abord se rappeler que l’exposition au soleil est importante. Nous en avons besoin comme source de vitamine D, essentielle pour notre santé osseuse et notre système immunitaire [1]. La vitamine D se révèle également utile pour combattre de nombreuses affections chroniques telles que la dépression saisonnière, l’exéma, les maladies auto-immunes, le cancer, et les troubles digestifs comme la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse.

Le problème ? C’est que l’excès de soleil peut avoir un effet destructeur sur les cellules de la peau, notamment pour les personnes qui ont le teint clair, qui sont âgées, ou qui suivent certains traitements pharmaceutiques. Ces individus sont en effet plus exposés que les autres aux coups de soleil et aux lésions cutanées. L’ennui est que les rayons ultraviolets (UV) émis par le Soleil sont nuisibles à l’ADN des cellules cutanées et peuvent provoquer un cancer de la peau [2]. D’où ce délicat équilibre à trouver, permettant une exposition suffisante tout en évitant la surexposition et les coups de soleil. Avant de vous exposer au soleil, préparez-vous pour une protection intégrale, interne et externe, de votre peau et de ses cellules !

 

Moyens naturels de protection et de soin internes de votre peau

Les antioxydants sont une bonne façon de protéger votre corps des effets inflammatoires du soleil. Ils agissent en piégeant les radicaux oxydatifs afin de neutraliser leur impact négatif sur les cellules [3]. Parmi ces antioxydants, citons les vitamines A, C, et E ; le sélénium ; le zinc ; les flavonoïdes ; et les polyphénols (nous verrons plus loin que le thé vert contient de puissants polyphénols). Vous pouvez optimiser votre consommation d’antioxydants en mangeant beaucoup de fruits et légumes colorés, mais il est aussi possible d’absorber ces nutriments par supplémentation orale ou en thérapie intraveineuse. Pour donner à votre organisme un « coup de main » supplémentaire, vous pouvez aussi réduire votre consommation de produits très oxydatifs et inflammatoires (tels que le sucre, l’alcool, et les aliments industriels)  [4].

Le thé vert contient un puissant polyphénol, l’épigallocatéchine-3-⁠gallate (EGCG), qui est antiinflammatoire, immunomodulateur, et antioxydant. Il permet d’éviter et de réparer les lésions provoquées à votre ADN par le soleil, et peut aider à prévenir le cancer de la peau. Le vin rouge et le chardon-Marie sont d’autres sources de polypénols [5][6].

Les bons gras sont un autre moyen efficace pour limiter l’inflammation et de réduire les lésions oxydatives dans l’organisme. La recherche a établi qu’une alimentation riche en huile d’olive (qui contient un acide gras monoinsaturé, l’acide oléique), telle que le régime méditerranéen, assure une protection contre le cancer de la peau et le vieillissement. Une autre tactique consiste à équilibrer oméga-⁠6 et oméga-⁠3. L’alimentation actuelle en Amérique du Nord a tendance à être riche en acides gras polyinsaturés oméga-⁠6, puisque nous mangeons beaucoup de viande, d’œufs, de fruits à coques, de graines, et d’huiles végétales. Notre régime est par contre assez pauvre en acides gras polyinsaturés oméga-⁠3. Il convient souvent d’augmenter la consommation de ceux-ci pour contrebalancer celle des oméga-⁠6. Vous pouvez améliorer votre apport en oméga-⁠3 en mangeant du bœuf nourri à l’herbe [7], ainsi que du poisson et des fruits de mer [8]. Si vous rencontrez des difficultés pour augmenter la part d’acides gras oméga-⁠3 dans votre alimentation, la supplémentation peut être une solution.

 

Moyens naturels de protection et de soin externes de votre peau

Les vêtements sont un moyen de protection solaire souvent négligé. Savez-vous qu’un simple T-⁠shirt a un indice de protection solaire de 15, soit le même que beaucoup de crèmes solaires du commerce [9] ? Souvenez-vous que mouillé, il n’est plus efficace — donc prévoyez un rechange si vous êtes à la piscine. Pour éviter les produits chimiques tout en restant protégé, couvrez-vous !

L’ombre est une solution évidente. En évitant d’aller au soleil entre 11 h et 15 h, vous réduisez votre exposition aux UV les plus virulents [2]. Ou, si vous devez sortir, mettez un chapeau et restez à l’ombre des arbres.

L’Aloe vera est souvent utilisé après une exposition au soleil, mais c’est aussi un excellent moyen de prévention. Il protège à la fois contre les UV-⁠A et les UV-⁠B, et il préserve l’humidité de la peau [6]. La prochaine fois que vous verrez votre flacon d’Aloe vera, essayez de l’utiliser avant le coup de soleil !

Le beurre de karité est un produit très riche, largement utilisé dans l’industrie cosmétique. Il contient des antioxydants tels que les vitamines A et E, qui améliorent la régénération cellulaire de la peau, et de l’acide cinnamique, qui protège des UV [6].

L’oxyde de zinc est notre protection solaire « pas-tout-à-fait-naturelle-mais-presque » ! Il s’agit d’un minéral naturel lié en laboratoire à une molécule d’oxyde pour créer un des ingrédients-clés de beaucoup de crèmes solaires du commerce. Pour renforcer la protection aux UV, il est associé dans beaucoup de ces crèmes au dioxyde de titane [10]. Si vous voulez une crème solaire à base minérale (non chimique), l’oxyde de zinc est l’ingrédient principal que vous devez rechercher.

Pour vous préparer à l’été, rappelez-vous que la protection de votre peau commence avant même de mettre le nez dehors. Cela peut impliquer de revoir votre programme de supplémentation saisonnière, sans négliger l’importance d’une alimentation riche en antioxydants et en acides gras oméga-⁠3. Et quand vous serez prêt à aller à la plage, allez-y le matin de bonne heure ou à la fin de l’après-midi, restez à l’ombre, et n’oubliez pas de vous couvrir. Protégez votre peau, pour qu’elle vous protège !

 

Références

1.  National Institutes of Health Office of Dietary Supplements. Vitamin D: Fact sheet for health professionals. · https://ods.od.nih.gov/factsheets/VitaminD-HealthProfessional/ · Mise à jour le 2018-⁠03-⁠02 · Consultée le 2018-⁠05-⁠18.
2.  Association canadienne de dermatologie. La prudence au soleil au quotidien. · https://dermatology.ca/fr/patients-et-grand-public/prudence-au-soleil/prudence-soleil-quotidien/ · Consultée le 2018-⁠05-⁠18.
3.  Pisoschi, A.M., et A. Pop. « The role of antioxidants in the chemistry of oxidative stress: A review. » European Journal of Medicinal Chemistry, Vol. 97 (2015): 55–74.
4.  Shapira, N. « Nutritional approach to sun protection: A suggested complement to external strategies. » Nutrition Reviews, Vol. 68, N° 2 (2010): 75–86.
5.  Nichols, J.A., et S.K. Katiyar. « Skin photoprotection by natural polyphenols: Anti-inflammatory, antioxidant and DNA repair mechanisms. » Archives for Dermatological Research, Vol. 302, N° 2 (2010): 71–83.
6.  Goswami, P.K., M. Samant, et R. Srivastava. « Natural sunscreen agents: A review. » Scholars Academic Journal of Pharmacy, Vol. 2, N° 6 (2013): 458–463.
7.  Daley, C.A., et autres. « A review of fatty acid profiles and antioxidant content in grass-fed and grain-fed beef. » Nutrition Journal, Vol. 9 (2010): 10.
8.  Les diététistes du Canada. Sources alimentaires d’acides gras oméga-⁠3. · https://www.dietitians.ca/getattachment/bbae49ad-424a-4ef7-9cba-bd7eefea892a/FACTSHEET-Food-Sources-of-Omega-3-Fats-FRENCH.pdf.aspx · Publié en 2013, 2015, 2016 · Consulté le 2018-⁠05-⁠17.
9.  Jevtic, A.P. « The sun protective effect of clothing, including beachwear. » The Australasian Journal of Dermatology, Vol. 31, N° 1 (1990): 5–7.
10.  Rai, R., S.C. Shanmuga, et C. Srinivas. « Update on photoprotection. » Indian Journal of Dermatology, Vol. 57, N° 5 (2012): 335–342.

 

Dre Elli Reilander, ND

Dre Reilander est naturopathe et éducatrice sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Son centre d’intérêt clinique comprend la santé hormonale, la digestion et l’auto-immunité.

drellireilander.com