Un tueur-né! Une histoire de carvacrol et de biofilm
Les animaux (nous y compris), les plantes, les insectes, les champignons, les levures, et même les modestes bactéries ont développé des mécanismes de défense complexes essentiels à leur survie. Que ce soient les épines acérées et piquantes du porc-épic ou les toxines dangereuses des champignons vénéneux, les organismes doivent leur survie à ces adaptations évolutives.
Les microorganismes pathogènes, y compris ceux issus des espèces causant des maladies, comme Staphylococcus et Salmonella, ont développé leurs propres mécanismes de défense complexes appelés biofilms. Ces bactéries nocives produisent ce biofilm protecteur en sécrétant un excès d’ADN, de protéines, et de polysaccarides pour créer une substance semblable à un gel, qui les protège lorsqu’ils adhèrent aux parois intestinales. Ils peuvent alors prospérer dans cette « communauté murée », au détriment de votre santé.
Voilà que le carvacrol entre en scène ; ce composé biocide naturel est présent dans les feuilles de plus de 50 espèces d’origan. En plus de jouer un rôle actif dans sa propre survie, il a été démontré que le carvacrol peut décomposer les protéines qui servent d’échafaudage structurel à la formation de biofilm. Une fois que le carvacrol pénètre dans ce biofilm protecteur, il décompose les parois cellulaires bactériennes, les menant ainsi à leur mort. En fait, une recherche publiée dans le Journal of Applied and Environmental Microbiology démontre que l’action antimicrobienne naturelle du carvacrol est aussi efficace pour inhiber la formation de biofilm de certaines bactéries pathogènes que les agents désinfectants de qualité commerciale.
L’Origanum minutiflorum est reconnu comme la source la plus importante de carvacrol naturel. Cette plante robuste pousse et se développe à des altitudes supérieures à 1500 m dans les chaines de montagnes arides de la Méditerranée orientale. Le carvacrol est le principal composé thérapeutique retrouvé dans l’huile d’origan distillée à la vapeur.