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Allergies saisonnières : Traitements naturopathiques

La hausse des températures n’est pas juste le signe que l’été approche, mais aussi que le pollen est de retour ! Les allergiques du monde entier connaissent bien cette relation d’amour-haine avec le printemps et l’été. C’est mon expérience personnelle de l’allergie à l’adolescence qui m’a conduite à la médecine naturopathique. La diététique, les suppléments alimentaires, la phytothérapie, et les stratégies basées sur le mode de vie font qu’aujourd’hui, je ne dépends plus des antihistaminiques. La rhinite allergique se prête bien à la conjugaison des approches holistique et classique, puisque de nombreux traitements naturopathiques n’interfèrent pas avec d’éventuels traitements pharmaceutiques.

Réactions allergiques

Le pollen est identifié par l’organisme comme un antigène étranger (un envahisseur), ce qui provoque le déclenchement d’un cycle inflammatoire par le système immunitaire. Celui-ci envoie des mastocytes (les défenseurs) en réaction à la libération d’histamine provoquée par l’antigène. L’histamine accentue la circulation sanguine vers les zones où se trouve le pollen (le nez, les yeux, la gorge), ce qui entraîne des symptômes tels que [1] :

  • Éternuements, congestion nasale
  • Démangeaisons : nez, yeux, oreilles, palais
  • Écoulement postnasal
  • Fatigue, somnolence, malaises
  • Cernes sous les yeux

Faute de traitement, la rhinite allergique peut entraîner sinusite, otite, et apnée du sommeil, ainsi que des troubles au niveau des trompes d’Eustache.

Traitements conventionnels [1]

Les traitements conventionnels reposent sur le contrôle de l’exposition aux allergènes connus (pollen, acariens, moisissure), la prise de médicaments, et l’immunothérapie. Les antihistaminiques, décongestionnants, et vaporisateurs nasaux (stéroïdes) vendus sans ordonnance sont les traitements pharmaceutiques les plus courants. Leurs effets secondaires sont notamment la sécheresse buccale, des maux de tête, la somnolence, et le retour de la congestion (ce qui peut se produire par surutilisation et dépendance à long terme aux antihistaminiques).

Stratégies basées sur le mode de vie

La première stratégie d’un médecin comme d’un naturopathe est d’éviter que le mal s’installe. Il faut donc commencer par les bases, c’est-à-dire fermer les fenêtres pour éviter l’accumulation de pollen, utiliser des filtres épurateurs HEPA, ou laver fréquemment la literie, par exemple [1].

Une autre « stratégie antiallergique » de base consiste à adopter une alimentation saine, riche en aliments antioxydants et anti-inflammatoires. Il s’agit d’un programme simple qui favorise la consommation de quantités importantes de fruits et légumes, de protéines maigres et de poisson plutôt que de viandes transformées, de bonnes graisses (avocat, huile de coco, huile d’olive), et d’épices comme le curcuma et le gingembre, qui réduisent l’inflammation. Les aliments industriels, riches en lipides et en sucre, favorisent la congestion ainsi que l’inflammation et accentuent les symptômes allergiques. Essayez donc, autant que possible, de réduire votre apport en aliments transformés et en sucres. La consommation de lait et de laitages peut aussi augmenter la production de mucus et donc aggraver la congestion nasale.

La réduction du stress aide l’organisme à mieux tolérer l’excès d’antigènes (le pollen « envahisseur »), ce qui limite la réaction immunitaire. Le yoga, la méditation, ou la marche à pied sont bénéfiques pour la respiration et favorisent la relaxation.

Plantes et suppléments naturopathiques

Des recherches ont démontré que certaines plantes exercent naturellement des effets antihistaminiques. Des suppléments naturopathiques comme les probiotiques, la vitamine C, la quercétine, et l’ortie réduisent l’inflammation reliée aux allergies.

Quercétine

Il s’agit d’un flavonoïde (un antioxydant végétal) qui a des propriétés antiallergiques et anti-inflammatoires démontrées par des recherches effectuées sur des animaux et sur des humains [2]. Les aliments riches en quercétine sont notamment les câpres, les oignons, les pommes, et les baies rouge foncé ou bleues.

Vitamine C

L’acide ascorbique, le principe actif de la vitamine C, aide à réduire la concentration sanguine en histamine des patients allergiques [3]. La littérature montre que la vitamine C exerce une activité antihistaminique similaire à un produit vendu en pharmacie. Elle est présente dans de nombreux aliments tels que les poivrons, les légumes à feuilles vert foncé, le brocoli, et les agrumes.

Ortie (Urtica dioica)

Cette plante urticante a de nombreuses utilisations, et des vertus prometteuses pour réduire les allergies. Une étude au niveau cellulaire a montré que l’ortie est un antagoniste des récepteurs de l’histamine (c’est-à-dire qu’elle inhibe la stimulation des récepteurs) et qu’elle bloque l’inflammation [4]. L’ortie peut être consommée sous forme d’infusion de feuilles ou d’extrait végétal. Il est déconseillé de récolter soi-même ses orties, à moins de savoir comment s’y prendre avec les feuilles urticantes.

Probiotiques

L’utilisation préventive de probiotiques pourrait réduire l’incidence des allergies à partir de l’adolescence. Des recherches ont démontré que l’intestin contrôle divers aspects du système immunitaire ; et que l’utilisation de probiotiques peut aider à réduire la réaction allergique de l’organisme. Une utilisation précoce chez l’enfant de la souche probiotique Lactobacillus rhamnosus (quotidiennement chez la mère, de la trente-cinquième semaine de grossesse jusqu’au 6e mois après l’accouchement en cas d’allaitement, et chez l’enfant de la naissance jusqu’à l’âge de 2 ans) a permis de prévenir les symptômes atopiques (allergies, eczéma) ainsi que la prévalence du rhume des foins plus tard au cours la vie [5].

Parmi les autres compléments utilisés en médecine naturopathique pour lutter contre les symptômes allergiques, citons la broméline ; les acides gras omégas-⁠3 ; et des plantes telles que l’astragale, le reishi, et l’euphraise.

Acupuncture

L’acupuncture pourrait être bénéfique pour le système immunitaire, et donc avoir un impact positif contre les rhinites allergiques. Une méta-analyse a montré que, comparé à un groupe de contrôle (sans acupuncture), un groupe traité par acupuncture présentait une amélioration significative sur les points suivants [6] :

  • Symptômes nasaux
  • Recours aux médicaments
  • Évaluation de la qualité de vie
  • Taux sanguin d’IgE, qui mesure la réponse allergique de l’organisme

De nombreux articles ont été publiés au sujet des points spécifiques d’acupuncture qui permettent de lutter contre la rhinite allergique. Un essai randomisé contrôlé a montré que plusieurs séances d’acupuncture sur des séries de points particuliers ont réduit la durée du recours nécessaire aux antihistaminiques [7]. Les points d’acupuncture L14, LI11, Yintang, Bitong, LU7, SP6, et ST36, entre autres, étaient utilisés pour contrôler l’allergie [1]. Les protocoles d’acupuncture sur les points situés au-dessus des sinus (Yintang, Bitong) et sur d’autres parties du corps pourraient aussi diminuer les symptômes allergiques et la dépendance aux antihistaminiques. LI4 et LU7 sont deux points importants dont dépendent certains aspects du visage et du système respiratoire et pulmonaire.

Ce type de littérature témoigne de la possibilité, par l’acupuncture, de réduire la dépendance aux antihistaminiques pour contrer la rhinite allergique, et éviter ainsi leurs effets secondaires ainsi que ceux d’autres médicaments qui peuvent aussi affecter la qualité de vie.

Conclusion

Intégrer la naturopathie et les interventions sur le mode de vie aux soins saisonniers contre les allergies pourra vous aider à réduire votre dépendance aux antihistaminiques et aux décongestionnants nasaux, et vous apporter un soulagement à plus long terme.

Kaitlyn Zorn, HBSc, ND

Une naturopathe de Guelph qui utilise un mélange de science moderne et de thérapies traditionnelles pour aider ses patients. Son parcours l’a aidé à développer un intérêt pour la santé cérébrale, pour la gestion de la douleur, et pour le soulagement des maladies graves.

drkaitlynzornnd.com

Références

  1. Medscape. Allergic rhinitis. https://emedicine.medscape.com/article/134825-overview · Mis à jour le 2018-⁠01-⁠26.
  2. Chirumbolo, S. « The role of quercetin, flavonols and flavones in modulating inflammatory cell function. » Inflammation & Allergy Drug Targets, Vol. 9, N° 4 (2010): 263–285.
  3. Hagel, A.F., et autres. « Intravenous infusion of ascorbic acid decreases serum histamine concentrations in patients with allergic and non-allergic diseases. » Naunyn- Schmeideberg’s Archives of Pharmacology, Vol. 386, N° 9 (2013): 789–793.
  4. Roschek, B. Jr, et autres. « Nettle extract (Urtica dioica) affects key receptors and enzymes associated with allergic rhinitis. » Phytotherapy Research, Vol. 23, N° 7 (2009): 920–926.
  5. Wickens, K., et autres. « Effects of Lactobacillus rhamnosus HN001 in early life on cumulative prevalence of allergic disease to 11 years. » Pediatric Allergy and Immunology, Vol. 29, N° 8 (2018): 808–814.
  6. Feng, S., et autres. « Acupuncture for the treatment of allergic rhinitis: A systematic review and meta-analysis. » American Journal of Rhinology & Allergy, Vol. 29, N° 1 (2015): 57–62.
  7. Adam, D., et autres. « Impact of acupuncture on antihistamine use in patients suffering seasonal allergic rhinitis: Secondary analysis of results from a randomised controlled trial. » Acupuncture in Medicine, Vol. 36, N° 3 (2018): 139–145.