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Pour en savoir plus sur les articulations qui craquent

Craquements articulaires : entre dégout et ravissement

Dans le cadre de mon travail d’ostéopathe (http://cynthiaosteo.com/fr/osteopathie), selon la problématique rencontrée (http://cynthiaosteo.com/fr/osteopathie/raisons-de-consulter), j’effectue différentes techniques (http://cynthiaosteo.com/fr/l-osteopathe) sur plusieurs structures du corps : os, muscles, fascias, nerfs, viscères, articulations, etc. En ce qui me concerne, je travaille les articulations avec des techniques d’énergie musculaire, de point triggers, des pompages, et des ventouses. Que ce soit durant mon travail ou en se relevant ensuite de la table, il arrive que certaines articulations émettent divers bruits tels que craquement, claquement, ressaut et « impression de sable dans l’engrenage ». Plusieurs patients sont intrigués et me demandent en quoi consistent ces bruits. Certains sont ravis par ce son et la croyance qu’il indique que « quelque chose a bougé » ; d’autres s’en inquiètent. Et puis, il y a ceux qui sont franchement dégoutés de m’entendre craquer mes propres doigts plusieurs fois par jour.

Alors en quoi consiste ce fameux bruit de craquement d’une articulation ?

C’est en avril 2015 que des chercheurs canadiens ont pu répondre à cette question avec certitude en utilisant l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Dix jointures métacarpo-phalangiennes (la jonction entre le doigt et la main) ont été examinées avant, pendant, et après le craquement.

Ce que le professeur Gred Kawchuk et ses collègues de l’université d’Alberta ont pu observer est « la création rapide d’une cavité dans l’articulation au moment de la séparation des deux os qui la constituent et la production d’un son ; la cavité restant visible après coup. Les résultats offrent la preuve expérimentale directe que le son entendu lors du craquement de la jointure est associé à la création d’une cavité plutôt qu’à l’écrasement d’une bulle d’air déjà présente dans l’articulation ».

Ce phénomène est une forme de cavitation appelée tribonucléation (procédé durant lequel des surfaces jointes résistent à la séparation jusqu’à un point critique, où elles se séparent ensuite rapidement en créant des cavités de gaz qui perdurent un certain temps). Pour lire l’étude « Real-Time Visualization of Joint Cavitation » au complet, visitez le http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0119470. Pour voir des images IRM d’une jointure qui craque, visitez le https://www.youtube.com/watch?v=_ZNENkkf5Uw.

Craquer des jointures à répétition est-il dangereux ?

J’ai maintes fois entendu des amies me dire que craquer mes doigts à répétition entrainerait de l’arthrose ou de l’arthrite… Mais est-ce vraiment vrai ?

En 2009, j’entendais parler d’une histoire complètement loufoque qui offrait un début de réponse à cette question. Un médecin américain du nom de Donald Unger publiait le résultat de sa recherche dans la revue Journal of Arthritis and Rheumatology sous le titre « Does Knuckle Cracking Lead to Arthritis of the Fingers? » (https://www.bioestadistica.uma.es/baron/bioestadistica/articulos/knucle-cracking.pdf). Le Dr Unger a ainsi remporté un Ig Nobel (http://www.improbable.com/ig/) de médecine, prix décerné aux recherches et exploits qui font rire et réfléchir.

Dans le but de vérifier si le craquement répétitif des jointures mène, comme la croyance populaire le prédit, à souffrir d’arthrite, le Dr Unger a procédé comme suit : pendant 50 ans, deux fois par jour, il a fait craquer les jointures des doigts de sa main gauche, sans jamais toucher la droite. Au bout des 50 années, ses mains ont été comparées pour juger de la présence ou non d’arthrite… Résultat : aucun signe d’arthrite, et pas de différence entre les mains.

En 1975, les médecins Robert L. Swezey et Stuart E. Swezey avaient déjà tenté de répondre à cette question en faisant des radiographies des mains de 28 patients âgés en moyenne de 78 ans. La moitié du groupe se souvenant avoir craqué les jointures de leurs doigts toute leur vie, l’autre moitié n’étant pas des adeptes de ces manipulations. L’étude conclut en affirmant qu’il n’y pas de lien entre faire craquer les jointures de ses doigts et une augmentation du risque de souffrir d’arthrite ou de changement dégénératif dans les mains. Pour lire l’étude « The Consequence of Habitual Knuckle Cracking » au complet, visitez le https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1129752/pdf/westjmed00297-0049.pdf.

En 2011, l’étude « Knuckle Cracking and Hand Osteoarthitis » (http://www.jabfm.org/content/24/2/169.full.pdf+html) arriva à la même conclusion. Cependant, en 1990, ce sont Jorge Castellanos et David Axelrod qui se penchent sur la question des effets sur les mains d’une habitude de se craquer les jointures (« Effect of habitual knuckle cracking on hand function » ; voir http://ard.bmj.com/content/annrheumdis/49/5/308.full.pdf). Bien que leurs résultats confirment que l’habitude de se craquer les jointures des mains n’est pas reliée à une augmentation du risque de souffrir d’arthrite dans celles-ci, ils remarquent que les personnes qui craquant leurs jointures fréquemment sont plus susceptibles d’avoir de l’œdème (enflure) au niveau des mains et une moins bonne force de préhension.

En fin de compte, vous pouvez craquer vos jointures tant que vous le voulez sans craindre de développer de l’arthrite ; toutefois, comme toute chose, la modération est de mise !

Cynthia est captivée par les problèmes de mâchoire, la randonnée, le vélo et la recherche d’équilibre, autant dans sa vie que dans le corps de ses patients. http://cynthiaosteo.com